Lionel Messi : "Le Brésil est au-dessus"Calme, simplicité, voix teintée de timidité. Lionel Messi se démarque largement de l'image que l'on pourrait se faire d'une grande star. Et pourtant, au bout d'une ascension météorique de 12 mois, le jeune Argentin est devenu, à 18 printemps, l'une des principales sources d'espoir pour un pays avide de renouer avec la gloire mondiale après 20 ans de sevrage.
A moins d'un mois du coup d'envoi, le Barcelonais est en train de peaufiner sa mise au point physique. Il a accordé un entretien exclusif à FIFAworldcup.com concernant la compétition allemande, les possibilités de l'Argentine et les principaux candidats au titre.
"Je me sens beaucoup mieux, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. J'attends le début avec impatience, j'ai très envie, annonce le jeune Blaugrana, qu'une déchirure a tenu à l'écart des terrains pendant deux mois. J'ai fait tous les exercices nécessaires pour récupérer, je pense qu'il n'y aura aucun problème", martèle-t-il, comme s'il voulait rassurer le peuple argentin et plus particulièrement José Pekerman, l'homme qui compte le plus sur lui. Rendez-vous sur la page de l'Argentine
A la vitesse grand V El Pulga a connu une ascension vertigineuse qui l'a vu, en l'espace de 12 mois, passer du statut de remplaçant chez les juniors argentins à celui de pièce maîtresse des A. Pourtant, cette précipitation ne semble pas monter à la tête d'un garçon, qui, vu son âge, aurait très bien pu se laisser griser : "Tout est allé très vite pour moi, mais je peux toujours compter sur le soutien de ma famille. Aller aux Pays-Bas, remporter cette compétition, continuer sur la lancée à Barcelone, tout ça, avec le soutien du public… ça paraît trop beau", confie calmement ce jeune homme couvert d'éloges par un certain Diego Armando Maradona.
"Ça fait toujours plaisir de sentir que les gens ont confiance en toi, surtout quand il s'agit de quelqu'un d'aussi important que Diego. Mais ce n'est pas pour ça que je vais me mettre la pression, au contraire. C'est une source de motivation supplémentaire", assure-t-il.
La progression de Messi, on la constate autant sur les rectangles verts que dans sa cote de popularité. Ainsi, en Argentine, les téléspectateurs voient son visage apparaître plusieurs fois par jour dans des spots publicitaires liés à la grande fête du mois de juin : "Ce qui se passe au pays est très fort, surtout à Rosario, ma ville. Quand je suis allé faire de la rééducation là-bas, j'ai reçu un accueil impressionnant. J'espère renvoyer l'ascenseur à tous ces gens".
Dans la lignée des plus grands Il y a 20 ans, quand Diego Maradona brandissait le trophée suprême, Lionel n'avait pas encore vu le jour. Il n'empêche, peu après ses débuts en équipe nationale, il est désigné par tous comme le messie charger de renouveler cet exploit. "L'Argentine possède de grands joueurs et une grande équipe, qui peut aller très loin en Allemagne. Bien entendu, on rêve d'être champions du monde, mais en faisant les choses les unes après les autres", prévient l'insaisissable gaucher.
D'ailleurs, la coqueluche du Nou Camp préfère céder les galons de favori au voisin, au grand rival, le Brésil : "Il est au-dessus, c'est le grand favori. Mais tout est possible en Coupe du Monde. En 2002, on était favoris et on s'est faits sortir au premier tour. Ce n'est pas parce qu'ils sont favoris qu'ils vont gagner".
N'en déplaise aux supporters argentins, Messi entretient une relation particulière avec la Seleção, plus particulièrement avec son coéquipier Ronaldinho. "C'est un grand ami. Il m'a très bien accueilli et m'a beaucoup aidé quand j'ai commencé à m'entraîner avec les pros. Il fait partie de ceux qui ont établi le contact avec moi et ça, je lui en serai toujours reconnaissant", déclare-t-il, tout en niant que le Joueur Mondial de la FIFA l'a de nouveau battu à la console de jeux.
De Ronaldinho, la conversation se dirige tout naturellement vers les grands joueurs de l'Argentine. Selon Messi, les Albicelestes peuvent confier la barre à Juan Román Riquelme les yeux fermés. Et quand on lui parle du penalty manqué par le meneur argentin en demi de la Ligue des Champions sous le maillot de Villarreal, l'attaquant se fait aussitôt défenseur : "Román est un joueur impressionnant, tout le monde le connaît. Je ne vais rien vous apprendre sur lui : il a beaucoup de qualités, il voit bien le jeu et il apporte des buts". Et Messi décrit par Messi, cela donne quoi ? "Moi, la seule chose que je veux, c'est être en bonne forme et apporter des choses positives à l'équipe". Le tout, avec l'humilité qui le caractérise, sur la pointe de pieds. Pekerman l'attend. Cela tombe bien, Lionel ronge son frein.