Frei: «Etre champion du monde»
Le buteur su Stade rennais, en instance de départ pour le Borussia Dortmund, a débuté lundi, avec sa sélection, un stage intensif de trois semaines à Berne. Les 23 joueurs de la sélection suisse y subiront des tests physiques avant de rejoindre leur camp d'entraînement habituel à Feusisberg. Avant de partir, Alexander Frei a pris le temps de revenir sur sa saison et ses ambitions avec la Suisse. Elles sont claires : battre la France, accéder aux huitièmes de finale et rêver au titre.
« Alexander Frei, vous avez été opéré d'une pubalgie en février. Du coup vous allez être frais pour la Coupe du Monde?
J'ai encore le temps de faire quelques matches amicaux avec l'équipe suisse pour vraiment être dans la forme optimale. Mais normalement, oui. Je dois être à 100% dès le premier match contre la France, c'est l'objectif.
Que pensez vous de votre saison avant votre blessure ?
C'est un peu difficile. Il y a eu beaucoup de haut et beaucoup de bas, des sentiments mitigés. Après la blessure, j'ai pris cela comme un signe. Je me suis dit qu'il fallait couper, qu'il fallait se reposer un peu, que le corps avait dit : "Stop, ça ne va plus". Maintenant, je suis beaucoup mieux dans la tête qu'en début ou au milieu de saison.
En début de saison ça allait plutôt bien, on parlait de «Frei-dépendance» concernant la Suisse...
J'ai simplement profité du travail de mes coéquipiers. C'est vrai, je me sens très bien avec l'équipe de Suisse, je connais l'attente des gens vis à vis de moi, et celle de l'entraîneur.
Le 13 juin, vous allez retrouver l'équipe de France, après l'avoir rencontrée à l'Euro 2004, puis deux fois en éliminatoires. Comment le vivez-vous ?
On a un peu l'habitude maintenant. Je crois que c'est le bon moment pour prendre le dessus.
Plus ça va et mieux ça va contre les Bleus, est-ce bien l'idée ?
On commence à s'habituer aux adversaires de classe mondiale. Le complexe du petit Suisse, on commence un peu à le mettre de côté. Il existe encore et je peux le comprendre dans la mesure où on n'a pas encore réussi le résultat qui a choqué tout le monde. Il nous faut réaliser un hold up et tout le monde se réveillera. Qu'on soit l'équipe surprise une bonne fois pour toute.
C'est avec votre génération, demi-finaliste à l'Euro Espoirs 2002, que la Suisse a appris la gagne.
Oui, parce que la plupart des joueurs ont un rôle dominant dans leur club. C'est là que chacun d'entre nous a appris à jouer les premiers rôles.
Qu'attendez-vous de cette Coupe du monde?
Avec la qualité qu'on a, l'équipe suisse peut largement viser le deuxième tour. Mais mon objectif personnel, bien sûr, c'est d'être champion du monde. Si demain je m'inscris à un tournoi de tennis, je n'y vais pas pour jouer mais pour gagner. Si je suis un joueur de football qui va à la Coupe du monde, et j'espère la gagner, j'espère que les 200 joueurs qui participent à la Coupe du monde ont le même objectif. »