Joueur à suivre, selon le site officiel de la coupe du monde
Rusol, le roc surgi de nulle partRares étaient les Ukrainiens à connaître le nom d’Andriy Rusol avant que le sélectionneur national, Oleg Blokhin, ne fasse appel à lui. Depuis, ce défenseur de 22 ans est devenu l'un des joueurs clés de la sélection ukrainienne.
"Je lisais le journal en prenant un café", raconte Andriy Rusol à propos de cette matinée magique de mars 2004. Assis à une table quelque part à Dnipropetrovsk, il s’informait sur le football mondial en feuilletant comme à son habitude les pages sportives des journaux ukrainiens. Alors qu’il survolait les différents articles, son regard fut soudainement attiré par les lettres de son nom. Le café lui en tomba presque des mains.
Contre toute attente, son nom figurait en effet dans la liste des joueurs convoqués par le sélectionneur national, Oleg Blokhin, pour la rencontre de l’Ukraine contre la Macédoine. Sauf erreur du journal, il allait défendre pour la première fois les couleurs de son pays aux côtés de Shevchenko & Co. Rusol n’en croyait pas ses yeux.
Si ce défenseur âgé à l’époque de 21 ans avait déjà disputé près de 70 rencontres pour son club du Dnipro Dnipropetrovsk au sein de la "Wischa Liga", la première division ukrainienne, il n’aurait toutefois jamais imaginé être appelé en sélection nationale. Même s’il était une valeur sûre de son club, il n’avait pour l’heure jamais crevé l’écran. Au vu de sa modeste carrière dans les sélections de jeunes – Rusol n’avait joué qu’une seule fois avec les U-21 ukrainiens –, beaucoup se sont étonnés de sa sélection. Rusol le premier.
L’idole John Terry
"C’était un jeune joueur et personne ne le connaissait vraiment en dehors de Dnipropetrovsk. J’ai pris le risque de le retenir en équipe nationale", explique Blokhin, le sélectionneur. Si la première rencontre de Rusol allait se solder par une défaite 0-1 en Macédoine le 31 mars 2004, l’Ukraine avait sorti de nulle part un brillant stratège défensif. "Au début, il a montré quelques signes de nervosité, se souvient Blokhin, mais il a vite répondu à mes attentes et fait honneur à la confiance que je lui avais accordée."
Depuis, ce jeune homme de 22 ans a déjà disputé 16 rencontres internationales et inscrit un but. En marquant le premier but de son équipe lors de la victoire 2-0 en Albanie, cet athlète d’un mètre 82 pour 75 kilos a placé son équipe sur le chemin du succès et contribué activement à la qualification de son pays pour la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006.
L’Ukraine a été la première équipe européenne à décrocher son billet pour le grand événement sportif de l’an prochain. Après deux échecs en compétition préliminaire, cette qualification fait la fierté de tout un pays. "C’est un grand honneur d’y participer. Le peuple ukrainien adore le football", déclare Rusol, qui se réjouit déjà à l’idée "d’affronter d’autres équipes nationales et de montrer ce dont nous sommes capables."
Pour Rusol, c’est un rêve qui se réalise. Lors de cette phase finale, il rencontrera peut-être son idole, John Terry, pour autant que l’Angleterre se qualifie. "Il joue à la même place que moi et je le considère comme le meilleur défenseur du monde", déclare Rusol, qui ne cache pas son admiration pour le défenseur central de Chelsea.
"Mon jouet préféré a toujours été le ballon rond"
Qui sait, les deux joueurs se retrouveront peut-être un jour côte à côte dans le même club. "Tous les joueurs ukrainiens rêvent d’évoluer un jour dans un club étranger", souligne Rusol, qui se sent pourtant très bien en Ukraine. Mais comment savoir ce que l’avenir lui réserve. L’ascension fulgurante de la jeune vedette en a étonné plus d’un jusqu’à ce jour.
"Je joue au football depuis toujours. Mon jouet préféré a toujours été le ballon rond et je tapais la balle dès que j’avais du temps libre. C'est comme ça que je suis progressivement devenu professionnel", se souvient l’international, sans pouvoir réellement expliquer son ascension : "il faut toujours travailler".
Il s’est déjà fixé des objectifs pour l’avenir. "Je veux gagner des titres, peu importe à quel niveau. Avec L’Ukraine aussi, bien sûr", déclare Rusol avec un aplomb qui indique que l’Ukraine ne veut pas se contenter d’un rôle de faire-valoir lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006. "Nous prendrons les matches les uns après les autres."
Oleg Blokhin avait annoncé la même chose au lendemain de la qualification. Le mentor et son poulain sont toujours sur la même longueur d’ondes et on peut être certain que Rusol ne décevra pas son entraîneur dans cette quête de titre mondial.