8e: Argentine - Mexique

Argentine-Mexique (preview)

Le football latino-américain est à l’honneur ce soir. Presque un an après s’être rencontrés en Coupe des Confédérations, l’Argentine et le Mexique se croisent à nouveau. L’enjeu est cette fois-ci plus important : une place en quart de finale de la Coupe du Monde !



Huitième de finale : Argentine-Mexique (Leipzig, samedi 24 juin à 21h)

Les Albiceleste ont brillé de milles feux lors de la première phase. Alliant le spectacle et les résultats, ils n’ont laissé personne indifférents. Aujourd’hui, en toute logique, ils vont endosser le costume de favori face aux Aztèques. Pas seulement en raison d’un passé footballistique plus glorieux mais aussi en raison des grandes qualités qu’ils ont étalé jusqu'à présent. Maradona ne nous contredira pas, cette sélection est la meilleure qu’ait connu l’Argentine depuis bien des lustres. José Pekerman, l’homme de l’ombre, sait que ses protégés sont capables de faire rêver mais cela n’est pas ce qu’il attend d’eux ce soir. A présent, tout ce qui compte c’est de gagner et peu importe la manière. Néanmoins, avec des joueurs de la classe de Messi, Riquelme, Saviola, Crespo, Mascherano et autres, on ne peut que se régaler. L’arrière droit Burdisso, blessé, sera remplacé par Coloccini

Ricardo Lavolpe a déclaré avant le tournoi que la sélection mexicaine allait se qualifier au second tour en marchant. Apparemment, il a fait fausse route puisque ses joueurs ont éprouvé toutes les peines du monde à sortir de leur Groupe D. Ne fallait-il pas mieux faire preuve d’un peu plus d’humilité ? L’année dernière ils avaient réussi à tenir en échec les hommes de Pekerman lors de la Coupe des Confédérations. Cependant, les données ont changé : le Mexique n’est plus aussi redoutable, de plus, l’Argentine semble avoir franchi un pallier depuis ce temps-là. Alors quelles sont les vertus qui permettront aux mexicains de mater les doubles champions du monde ? Difficile de répondre. En tous cas, une chose est sûre, c’est que le respect de l’adversaire sera de rigueur, autrement l’addition risque d’être très salée.

Tête à tête

L’Argentine a affronté le Mexique à 23 occasions. Elle s’est imposée huit fois, fait match nul onze fois et s'est inclinée à quatre reprises. Les albiceleste avaient gagné 6-3 lors de la première Coupe du Monde de 1930. C’est la seule rencontre à enjeu entre ces deux nations. Il y a un an, les argentins et mexicains se sont affrontés en demi-finales de la Coupe des Confédérations. Les sud-américains avaient pris le meilleur au terme de la séance des tirs au but. Ce match a vu l’expulsion de Saviola et de Marquez.

Côté argentin

L’Argentine a remporté son Groupe D sans perdre aucun match et a marqué huit buts pour un seul encaissé. Elle n’a pas perdu depuis quatre rencontres en Coupe du Monde et a préservé ses cages inviolées lors de deux d’entre elles. Les argentins prennent part à leur 14ème Coupe du Monde. Seuls les brésiliens, allemands et italiens en ont joué plus. La meilleure performance de cette sélection date bien sûr de 1978 et 1986, lorsqu’elle a remporté le tournoi. Roberto Abbondanzieri, Roberto Ayala et Javier Mascherano ont joué intégralement les trois premiers matches de leur équipe. Six joueurs différents ont trouvé le chemin des filets parmi tous les albiceleste présents en Allemagne. Le défenseur Roberto Ayala a honoré sa 103ème cape lors du dernier match de Groupe contre les Pays-Bas. Il n’est plus qu’à trois unités du record absolu de son pays, détenu par Diego Simeone (106 sélections).

Côté mexicain

Le Mexique prend part à son 13ème Mondial. Son meilleur résultat est la place de quart de finaliste acquise en 1970 et 1986, l’année où d’ailleurs il a accueilli la compétition. Aucune nation n’a perdu moins de matches en Coupe du Monde que le Mexique (21). Cependant, il faut savoir que cette sélection a atteint au moins les huitièmes de finale lors de ses quatre dernières participations. La dernière fois que les Aztèques se sont faits sortir au premier tour c’était en 1978. Le milieu de terrain Luis Perez est suspendu pour ce match après avoir écopé de deux cartons jaunes contre le Portugal. Cette suspension signifie que le Mexique a eu au moins un expulsé lors de chacune des quatre dernières Coupes du Monde qu’il a disputé. Omar Bravo, Rafael Marquez, Ricardo Osorio, Pavel Pardo, Carlos Salcido et Oswaldo Sanchez n’ont manqué aucune minute de jeu de leur tournoi en Allemagne. Claudio Suarez est le plus capé des joueurs mexicains avec 178 matches internationaux. Seul le gardien saoudien Mohammed Al Deayea en compte plus dans le monde du football.

Infos diverses

Les pensionnaires du FC Barcelone, Lionel Messi (Argentine) et Rafael Marquez (Mexique) pourraient se voir opposer lors de ce match. Idem pour les joueurs de Villarreal, Guillermo Franco (Mexique) et Juan Pablo Sorin et Juan Riquelme (Argentine). Le vainqueur de ce match affrontera l’Allemagne ou la Suède en quart de finale le 30 juin à Berlin.

Équipes probables

Argentine : Roberto Abbondanzieri; Fabricio Coloccini, Roberto Ayala, Gabriel Heinze, Juan Pablo Sorin; Maxi Rodriguez, Javier Mascherano, Esteban Cambiasso, Juan Roman Riquelme; Javier Saviola, Hernan Crespo

Mexique : Oswaldo Sanchez; Mario Mendez, Rafael Marquez, Ricardo Osorio, Carlos Salcido, Gonzalo Pineda; Gerardo Torrado, Antonio Naelson "Zinha", Pavel Pardo; Jared Borgetti, Jose Francisco Fonseca

L'Argentine sort du piège



L'Argentine est toujours en vie, mais elle a souffert. Longtemps accrochée par le Mexique, l'Abiceleste n'a dû son salut qu'à un but d'anthologie de Maxi Rodriguez au cours de la prolongation pour s'imposer 2-1. Les hommes de Jose Pekerman retrouveront l'Allemagne en quarts de finale.

ARGENTINE - MEXIQUE: 2-1 a.p.
Buts: Crespo (10e), Maxi Rodriguez (98e) pour l'Argentine - Marquez (6e) pour le Mexique

Il y a un an lors de la Coupe des Confédérations, l'Argentine et le Mexique s'étaient départagés lors de la séance des tirs au but. Hissée au rang de favorite après son premier tour brillant, l'Albiceleste a une nouvelle fois souffert pour passer l'obstacle mexicain. La faute à un excès de confiance diront certains. Mais plus certainement à cause d'un homme : Ricardo La Volpe. Le sélectionneur des Aztèques, troisième gardien de l'équipe d'Argentine championne 1978, connaissait en effet suffisamment la maison bleue ciel pour mettre une place un dispositif quasi-parfait. Il aurait même pu être parfait sans un coup de génie de Maxi Rodriguez qui a sorti l'Argentine de sa torpeur en prolongations...

Première période : Deux buts et plus rien



Pourtant, le début du match est bien loin du quadrillage qui va suivre. Les Mexicains se ruent à l'attaque et trouvent rapidement la faille grâce à Rafael Marquez. Sur un coup de Pardo, Mendez dévie de la tête pour son capitaine qui se jette au second poteau et reprend victorieusement (6e, 0-1). Mais l'Argentine n'a pas le temps de douter. Secouée dans les premières minutes, elle égalise sur sa première incursion dans la surface. Suite un corner de Riquelme, Borgetti trompe son propre gardien de la tête en voulant défendre sur Crespo. Curieusement, le but est pourtant attribué à l'attaquant de Chelsea... (11e, 1-1). Quelques minutes plus tard, ce dernier aurait pourtant pu marquer un but qu'il n'aurait dû à personne. Mais, parfaitement lancé par Cambiasso, il manque nettement le cadre sur une tentative de lob sur Oswaldo Sanchez (23e).

Mais, le reste du temps, les deux équipes se livrent une véritable bataille tactique et le rythme redescend vite. A ce petit jeu, Ricardo La Volpe semble prendre le dessus sur son homologue argentin. En bloquant les couloirs avec Castro-Mendez à droite et Guardado-Morales à gauche, le Mexique perturbe l'Albiceleste qui est contrainte de jouer dans l'axe. Résultat : aucun tir cadré et surtout aucun centre pour les Argentins en première période. En attaque, les Aztéques s'appuient sur le jeu de tête de Borgetti. Là aussi, cette tactique a failli payer mais le meilleur buteur de l'histoire du Mexique bute sur Abbondanzieri qui détourne en corner (26e). Les Argentins s'en sortent même bien sur une énorme faute de Gabriel Heinze qui ne lui vaut qu'un carton jaune (45e).

Seconde période : Guerre tactique

La partie d'échecs reprend au retour des vestiaires. Entre deux équipes qui se connaissent pas coeur mais qui se sont faites surprendre dans les premières minutes, on refuse de prendre des risques. Il faut toutefois une intervention de Sorin face à Borgetti pour empêcher le Mexique de repasser devant (54e). On s'étonne même de ne pas voir l'Argentine répondre à l'envie des Mexicains. Si brillants au premier tour, les Sud-Américains peinent au milieu de terrain où Riquelme n'a pas son rayonnement habituel et peine à accélérer le jeu. Mais, derrière son style nonchalant, le meneur de Villarreal reste un danger permanent. Il parvient ainsi à lancer Saviola en profondeur. Mais, comme quelques minutes plus tôt face à Maxi Rodriguez (57e), Oswaldo Sanchez s'interpose face à l'ancien Monégasque (59e).

José Pekerman abat sa carte dans cette bataille tactique. Dans une rencontre fermée, on compte sur le génie d'Aimar (76e), Tevez (76e) puis Messi (84e) pour faire basculer la rencontre. Mais le match n'est pas vraiment à la hauteur. Sur l'une des rares offensives de la seconde période, Fonseca crée le danger mais sa tête manque le cadre (86e). La partie aurait également pu pencher du côté argentin si Lionel Messi, parti dans le dos de la défense, ne s'était pas vu refuser un but pour un hors-jeu imaginaire (90+2). Mais, après 90 minutes, l'Argentine n'a toujours pas trouvé la solution au piège mexicain.

Prolongations : Le génie de Maxi Rodriguez



Comme lors de la Coupe des Confédérations 2005, les deux équipes disputent les prolongations. Mais l'analogie s'arrête là. Alors que l'Argentine avait dû attendre les tirs au but il y a un an (6 tab à 5), Maxi Rodriguez libère son équipe sur un exploit individuel. Un contrôle de la poitrine sur un renversement de Sorin et une reprise de volée splendide qui accroche la lucarne de Sanchez (98e). Malgré leurs efforts, les Mexicains n'ont plus le physique pour revenir au score. En usant la défense, en ayant fait entrer trois joueurs à vocation offensive, Pekerman a remporté la bataille tactique avec La Volpe. Si le Mexique échoue pour la 4e fois d'affilée en 8e de finale, l'Argentine se prépare à affronter l'Allemagne, vendredi.

L'HOMME DU MATCH : Maxi Rodriguez

Arrivé dans l'ombre des Crespo, Saviola et autres Riquelme, Maximiliano "Maxi" Rodriguez s'est hissé au rang de héros de l'Argentine. Sur un coup de génie, il a offert la qualification à son pays et a surtout réveillé une équipe trop attentiste. Peu connu en Europe, cet attaquant formé chez les Newell(s Old Boys s'était pourtant fait remarquer lors du Championnat du monde Juniors en 2001 où il avait inscrit quatre but, dont un lors de la finale remportée par les Argentins. A 25 ans, il a déjà marqué 6 buts en 17 sélections. Le joueur de l'Atlético Madrid n'est pas prêt de s'arrêter...

LA DECLA : José Pekerman (sélectionneur de l'Argentine)

"Ca n'a pas été facile, c'est la faute de l'adversaire d'aujourd'hui, le Mexique. Il faudra corriger des petits problèmes pour la suite, comme les ballons aériens. Leurs centres sur Borgetti et Fonseca nous ont fait mal. Un Mondial, ce n'est pas un concours d'échange de roses, c'est plutôt des passes (de muleta) face à un taureau. A chaque tour passé, on rencontre une équipe compliquée. Le Mexique a toujours été très dur à manoeuvrer, mais nous sommes l'Argentine. Le football a beaucoup de facettes, et il y a aussi plein de choses qui expliquent cette partie difficile: la tactique, l'état émotionnel de l'équipe. Mais on a su être lucides dans les moments clés. Nous corrigerons nos défauts".