Angleterre-Équateur (preview) Une affiche inédite nous est proposée pour le début de la deuxième journée des huitièmes de finale. L’Angleterre, l’un des cadors du foot mondial, est opposée à l’Equateur, la surprise de ce tournoi. Faites vos jeux... Huitièmes de finale : Angleterre-Équateur (Stuttgart, dimanche 25 juin à 17h)
Mais à quoi joue Sven Goran Eriksson ? Les tabloïds anglais se le demandent depuis la nuit des temps. Après s’être attiré les foudres de tous les supporters en succombant aux faveurs d’un cheikh, le technicien suédois a pris tout son petit monde à revers en décidant de sélectionner le jeune méconnu Walcott dans la liste des 23 pour la Coupe du Monde. En fin de compte, si Eriksson est lynché c’est peut-être parce qu’il aime l’être. Beaucoup le pensent, et sa décision pour le moins surprenante, une de plus, d’aligner une équipe ultra-défensive contre l’Equateur en huitièmes de finale du Mondial l’illustre parfaitement. Le Scandinave n’en fait qu’à sa tête mais, force est d’admettre, que pour le moment on n’a pas à le lui reprocher : sa sélection vient de terminer première de son Groupe B et bien qu’elle n’ait pas pratiqué un football de rêve, comme certains l’espéraient, elle n’a curieusement pas été véritablement inquiété non plus. Ce soir, à Stuttgart, on la découvrira sous une nouvelle facette. D’abord parce que trois de ses habituels titulaires ne seront pas sur la pelouse au coup d’envoi, à savoir Michael Owen, Gary Neville et Peter Crouch. Ensuite, parce qu’elle adaptera un schéma tactique sous lequel on l’a rarement vu jouer : un 4-5-1. Rooney, seul en attaque, comptera sur le soutien de Gerrard, qui va certainement monter d’un cran. Carrick prendra la place du capitaine des Reds et Hargreaves occupera le poste qu’il n’a jamais occupé de sa carrière, en l’occurrence celui d’arrière droit (en lieu et place de Carragher). Incontestablement, ça fait beaucoup de nouveautés pour un seul match. Pas la peine de préciser ce qui adviendra à Eriksson si les Three Lions échouent.
Contrairement à son homologue anglais, le sélectionneur équatorien, Luis Suarez, ne veut rien révolutionner. Pourquoi le ferait-il, sachant que ses protégés lui ont pour le moment donné entière satisfaction en se qualifiant d’ailleurs après deux matches joués seulement ? Les sud-américains savent que pour espérer faire tomber l’un des favoris du tournoi ils doivent absolument produire leur propre jeu. A un moment donné, les anglais vont très probablement vouloir imposer le défi physique (s’ils ont la chance de mener au score), à eux alors de rétorquer en faisant valoir leurs qualités techniques. Cette mentalité leur sera vraisemblablement salutaire. Carlos Tenorio et Agustin Delgado seront de retour après un match de repos et veilleront certainement à ce que les consignes soient respectées. L’apport d’Ulises de la Cruz, la talentueux arrière-latéral, sera, lui aussi, précieux puisque ce joueur est le seul à évoluer en Premier League.
Tête à têteL’Angleterre et l’Equateur se sont rencontrés une fois par le passé. Dans le cadre de leur préparation pour le Mondial 1970, les anglais se sont imposés à Quito 2-0. Francis Lee et Brian Kidd ont été les buteurs de cette partie.
Côté anglaisL’Angleterre dispute en ce moment sa 12ème Coupe du Monde. En Europe, seule l’Italie et l’Allemagne en ont joué plus. En phase à élimination directe, les champions du monde 1966 n’ont été éliminés que par d’autres anciens vainqueurs. A cinq reprises, ils se sont faits sortir par des sélections sud-américaines : 1954 (Uruguay), 1962 (Brésil), 1986 (Argentine), 1998 (Argentine) et 2002 (Brésil). L’Angleterre est invaincue depuis qu’elle a perdu contre l’Irlande du Nord en septembre 2005. Elle a gagné huit matches d’affilée avant de partager les points avec la Suède. Sa dernière rencontre à Stuttgart remonte à l’Euro 88. Et elle ne lui a pas laissé de bons souvenirs puisqu’elle s’est inclinée face à l’Eire 1-0. L’Angleterre n’a perdu aucun des matches auquel Peter Crouch a pris part. Elle en a précisément gagné neuf et fait un match nul. L’attaquant de Liverpool compte six réalisations sous le maillot national. Theo Walcott peut devenir le deuxième plus jeune joueur à disputer un match de Coupe du Monde. Aujourd’hui, il a 17 ans et 101 jours, il est de deux mois plus âgé que Norman Whiteside le jour où il a représenté l’Irlande du Nord lors du Mondial espagnol de 1982. Si Walcott marque, il sera, en revanche, le plus jeune buteur de l’histoire de cette compétition. Ashley Cole honorera très certainement sa 50ème sélection aujourd’hui. Ses matches internationaux il les a tous disputé sous l’ère Eriksson.
Côté équatorienL’Equateur vient de se qualifier pour la première fois de son histoire pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde. Lors de ses débuts en 2002, cette sélection avait terminé dernière de son Groupe G derrière l’Italie, le Mexique et la Croatie. L’Equateur fait partie de ses huit des dix nations sud-américaines à avoir réussi à franchir le premier tour dans le tournoi suprême. Les seules de ce continent à y avoir échoué c’est la Bolivie (à deux reprises) et le Vénézuela (qui ne s’est même jamais qualifié pour la phase finale). Avec trois réalisations, Agustin Delgado est le meilleur buteur équatorien de l’histoire du Mondial. En 2002, il a marqué son premier but lors de la défaite contre le Mexique (2-1). Il est aussi le meilleur marqueur de tous les temps de cette sélection avec 31 buts en 70 matches. Ulises De la Cruz n’est pas étranger aux joueurs anglais, puisqu’il joue à Aston Villa depuis 2002. En quatre saisons, il a fait 89 apparitions en Premier League avec le club des Midlands.
Infos diversesParmi les 32 nations participantes à cette Coupe du Monde, 15 sont drivées par un sélectionneur étranger. Deux d’entre eux seront d’ailleurs opposés cet après-midi : le colombien Luis Suarez qui est en charge de l’Equateur et le suédois Sven Goran Eriksson, patron de l’équipe anglaise.
Équipes probablesAngleterre : Robinson; Hargreaves, Ferdinand, Terry, A Cole; Beckham, Gerrard, Carrick, Lampard, J Cole; Rooney.
Equateur : Mora; De la Cruz, Hurtado, Espinoza, Reasco; Mendez, Castillo, Valencia, Edwin Tenorio; Delgado, Carlos Tenorio.
Arbitre : Frank De Bleeckere (Belgique)