Quart: Portugal - Angleterre

Angleterre-Portugal (preview)

Deux ans après nous avoir gratifié d’une rencontre haut de gamme en quart de finale de l’Euro, anglais et portugais tenteront d’en faire autant ce samedi. Cela ira certainement de pair avec leur objectif qui est d’arracher le billet si précieux pour le dernier carré du tournoi suprême.



Quart de finale : Angleterre-Portugal (Gelsenkirchen, samedi 1er juillet à 17h)

S’il y a bien un pays où les défaites sont mal digérées c’est bien l’Angleterre. Dans cette patrie, berceau du ballon rond, on met naturellement du temps à se remettre d’un revers surtout lorsqu’il a un goût amer. Celui essuyé face au Portugal lors du dernier championnat d’Europe est resté en travers de la gorge de tous les passionnés du ballon rond Outre-Manche. Le terme revanche peut parfois être dénigré par les joueurs de haut niveau, mais pas par les supporters. Tout à l’heure à Gelsenkirchen, le contexte ne différera pas trop de celui d’il y a deux ans à Lisbonne : la plupart des protagonistes seront toujours là, y compris les deux sélectionneurs. En vérité, le seul point de divergence réside dans le fait que cette fois-ci l’enjeu est un peu plus important. Il ne s’agit plus d’une compétition continentale mais planétaire. Raison de plus pour la sélection anglaise de tout faire pour sortir vainqueur de ce duel. Eriksson croit dur comme fer que ses protégés vont cette fois-ci prendre le meilleur. Selon lui, son équipe est aujourd’hui plus talentueuse, plus mûre et de ce fait mieux armée. Les dires du technicien suédois ne se sont pour l’instant pas encore vérifiés sur les terres allemandes. Le match de ce soir sera l’occasion ou jamais.

Parmi tous les techniciens au monde, il est celui qui possède le meilleur bilan en Coupe du Monde : 11 matches, 11 victoires. Un sans-faute qui provoque l’admiration des plus grands entraîneurs. De quoi aussi faire peur aux plus courageux des adversaires. Scolari a la « baraka », mais pas seulement. Il a surtout l’expérience et le talent. Deux vertus indispensables pour un sélectionneur de haut niveau. A l’heure de mener ses troupes vers un énième combat, certainement l’un des plus difficiles qu’ils ont eu à livrer jusqu’ici dans leur histoire, le brésilien a tenu à prévenir les siens que la victoire sourira à l’équipe qui saura avant tout gérer ses émotions. Aussi, il espère que ses joueurs pourront éprouver le plus de plaisir en jouant ce match, car c’est la finalité même de ce sport. A quoi bon être en quarts de finale d’un Mondial si la crispation et l’angoisse sont les sentiments prédominants ? Une ligne directrice qui a tout pour être salutaire. Espérons pour les lusitaniens qu’elle puisse pallier les défections de Deco, de Costinha et peut-être de Ronaldo.

Tête à tête

L’Angleterre et le Portugal se sont affrontés 21 fois par le passé. Ces oppositions ont dans l’ensemble réussi aux anglais puisqu’ils comptent neuf victoires, neuf matches nuls et seulement trois défaites. Dans les matches de compétition, les deux sélections se neutralisent avec 2 victoires partout et quatre résultats de parité. Le duel de ce soir sera le troisième entre ces deux équipes en Coupe du Monde. Le premier a eu lieu en 1966, et les Three Lions, alors hôtes du tournoi, se sont imposés 2-1 en demi-finales. Le second date de 1986, et la Selecçao avait cette fois-ci pris sa revanche (1-0) en phase de poules. Le dernier précédent entre anglais et portugais remonte aux quarts de finale l’Euro 2004. Les hommes de Scolari s’étaient imposés aux tirs au but au terme d’une rencontre qui s’est soldée sur un score de deux buts partout.

Côté anglais

Les champions du monde 1966 n’ont été éliminés en phase à élimination directe de la plus prestigieuse des compétitions que par des anciens vainqueurs de l’épreuve. L’Angleterre est invaincue depuis qu’elle a été battue par l’Irlande du Nord en septembre 2005. Paul Robinson, John Terry et Jamie Carragher doivent éviter de prendre un avertissement ce soir sous peine de manquer la demi-finale. L’Angleterre n’a perdu aucun des matches auxquels Peter Crouch a pris part (9 victoires et un nul). Theo Walcott deviendra le deuxième plus jeune joueur à disputer une rencontre de Coupe du Monde s’il joue aujourd’hui. Il a 17 ans et 107 jours. Lorsqu’il a représenté l’Irlande du Nord lors du Mondial 1982, Norman Whiteside était plus jeune de 66 jours. Il est le recordman en la matière. En revanche, si Walcott marque alors il sera le plus jeune à l’avoir fait dans le tournoi suprême et il battra au passage le record de Pelé, buteur à 17 ans et 239 jours. David Beckham est le plus capé de l’équipe anglaise actuelle avec ses 93 sélections. Il est aujourd’hui le cinquième dans la liste des joueurs anglais comptant le plus de matches internationaux.

Côté portugais

Le Portugal s’est qualifié pour son deuxième quart de finale, son premier depuis 1966. Sa meilleure performance en Coupe du Monde date d’ailleurs de cette année-là puisqu’il avait terminé à la troisième place. En 16 matches dans cette compétition, cette sélection n’a jamais fait de matches nuls. La Selecçao a porté à 16 le nombre de ses matches successifs sans défaites. Son dernier revers date de la finale de l’Euro 2004 contre la Grèce. Elle s’est qualifiée pour les quarts du Mondial allemand en battant la Hollande 1-0, lors d’une rencontre qui a vu l’arbitre russe Mr Ivanov distribué 16 cartons jaunes et 4 cartons rouges. Un record dans l’histoire de cette compétition. Costinha et Deco sont suspendus pour ce match après avoir été expulsés face aux Pays-Bas. Petit, Maniche, Nuno Valente, Ricardo et Luis Figo ont, de leur côté, écopé d’un jaune durant ce match. Un autre avertissement les privera d’une éventuelle demi-finale. Cristiano Ronaldo est devenu le plus jeune buteur portugais en Coupe du Monde lorsqu’il a transformé son penalty face à l’Iran. Petit, Luis Figo, Pauleta et Nuno Gomes sont devenus les premiers lusitaniens à participer à deux éditions de Mondial différentes. Figo est le plus capé de ses compatriotes avec pas moins de 124 sélections à son actif.

Infos diverses

Le patron de l’équipe portugaise, Luiz Felipe Scolari, a gagné tous les matches de Coupe du Monde auxquels il a pris part en tant que sélectionneur. Après ses sept victoires avec le Brésil en 2002, il en a rajouté quatre autres cette année. L’Angleterre a été éliminée du Mondial 2002 et de l’Euro 2004 par une sélection drivée par Scolari, qui va aussi tenter de devenir le premier entraîneur à être champion du monde avec deux nations différentes. De nombreux coéquipiers seront opposés aujourd’hui. Les pensionnaires anglais de Chelsea : John Terry, Frank Lampard et Joe Cole croiseront les « Blues » portugais Paulo Ferreira, Ricardo Carvalho et Maniche. D’un autre côté, les mancuniens Gary Neville, Rio Ferdinand et Wayne Rooney affronteront peut-être leur ami Cristiano Ronaldo.

Équipes probables

Angleterre : Robinson, Neville, Ferdinand, Terry, A Cole, Beckham, Lampard, Hargreaves, Gerrard, J Cole, Rooney.

Portugal : Ricardo, Miguel, Carvalho, Meira, Valente, Petit, Maniche, Sabrosa, Figo, Ronaldo, Pauleta.

Arbitre : Horacio Elizondo (Argentine)

La preuve par deux



Deux ans après le quart de finale de l'Euro, le Portugal a une nouvelle fois éliminé l'Angleterre lors de la séance des tirs au but (0-0, 3-1 t.a.b). Les Anglais ont été réduits à dix en seconde période après l'expulsion de Wayne Rooney pour un mauvais geste sur Ricardo Carvalho.

ANGLETERRE - PORTUGAL : 0-0 (3 tab à 1)

Une fois sans les gants. Une fois avec. Toujours Ricardo. Le Portugal n'a sans doute pas le football le plus flamboyant de ce Mondial et manque cruellement d'ambition - alors que Scolari compte des joueurs d'exception dans ses rangs - mais a un grand gardien de but en la personne de Ricardo. Deux ans après avoir joué le rôle du bourreau aux mains nues, le portier avait remis ses gants à Gelsenkirchen et le résultat a été le même. Auteur de trois parades, le gardien du Sporting Portugal a renvoyé l'Angleterre à ses démons (0-0, 3 tab à 1). Défaits à cinq reprises depuis 1990 lors des séances de tirs au but, les Three Lions ont une nouvelle fois cédé au moment crucial. Quarante ans après, l'Angleterre ne sera pas championne du monde. Le Portugal, lui, jouera sa deuxième demi-finale mondiale. Quarante ans après...

Première période : Le risque zéro



Sans Deco mais avec Cristiano Ronaldo, remis de sa blessure à la cuisse, les Portugais mettent quelques minutes à entrer dans le match. Durant les dix premières minutes, les Anglais jouent à leur rythme et c'est tout à fait logiquement que Wayne Rooney se charge du premier tir dangereux de la partie (9e). S'ensuivent cinq minutes portugaises avec un tir de Ronaldo (10e) et une situation dangereuse en faveur de Tiago (13e). A chaque fois, Paul Robinson s'empare du cuir.

C'est quasiment la dernière "occasion" de la première période. La suite est très décevante et bien loin de ce que les deux équipes avaient montré en quart de finale du dernier Championnat d'Europe. Les passes latérales succèdent aux passes latérales et John Terry termine les quarante-cinq premières minutes avec le titre honorifique et inutile de joueur ayant touché le plus de ballons (40). Preuve que quelque chose ne tourne pas rond.

Finalement, il faut attendre les dernières minutes de l'acte initial pour voir Robinson réussir une parade sur une tête de Tiago... non cadrée (41e). Ricardo n'est pas en reste puisqu'il bloque avec autorité le dix-neuvième tir de la Coupe du monde de Frank Lampard (45e). Anglais et Portugais semblent se réveiller. Dommage que M. Elizondo soit obligé de siffler la mi-temps.

Seconde période : Les larmes de Beckham



David Beckham en larmes. L'image est marquante. Dès la 52e minute, le capitaine anglais doit laisser sa place à Aaron Lennon. Le jeune Anglais entre dans le match avec plein de bonnes intentions. Si les Portugais ne se livrent absolument pas et restent plantés aux abords de leur surface de réparation, les champions du monde 1966 commencent à montrer autre chose. Lennon réussit un slalom spécial côté droit, mais une mésentente avec Wayne Rooney prive le onze de Sa Majesté de l'ouverture du score (58e).

Malheureux, l'attaquant de Manchester United va l'être un peu plus quelques minutes plus tard. A la lutte avec Ricardo Carvalho, "Roonaldo" s'énerve, écrase l'entre-jambes du Portugais et bouscule Cristiano Ronaldo. Carton rouge direct (62e). Luiz Felipe Scolari en profite pour faire entrer Simão à la place de... Pauleta (63e). A onze contre dix, les Portugais se privent de leur seul buteur. Allez comprendre.

Sven-Goran Eriksson décide lui de lancer Peter Crouch dans l'arène (65e). Le longiligne attaquant se met rapidement en valeur sur une touche longue de Gary Neville (66e). En face, rien à signaler puisque Cristiano Ronaldo devient un avant-centre de fortune qui n'offre pas de point d'appui satisfaisant. Du coup, les vice-champions d'Europe frappent de loin. Par Maniche (76, 85e, 90e). Le Portugal manque d'ambition dans son football. Et n'est pas loin de le regretter sur une ultime poussée british. Monté sur un corner, John Terry a la balle de match au bout du pied. Mais frappe au dessus (90+1).

Prolongation : Rien n'y fait...

Comme lors d'Allemagne-Argentine, la prolongation ne sert à rien. Dix Anglais font meilleure impression que onze Portugais manquant cruellement d'imagination. Après un sauvetage inespéré de Miguel devant les 198 centimètres de Peter Crouch (99e) et un but justement refusé à Helder Postiga pour un hors-jeu préalable (108e), on passe aux tirs au but. La suite on la connaît. Lampard, Gerrard et Carragher, trois joueurs des plus expérimentés, craquent. L'Angleterre tombe. Deux ans après la déception de l'Euro, le Portugal est sur la voie d'une sacrée consolante.

L'HOMME DU MATCH : RICARDO (Portugal)

Dans un match comme celui-là, le titre honorifique de meilleur joueur ne pouvait lui échapper. Solide durant les 120 minutes, Ricardo n'a pas manqué de faire parler son talent durant la séance des tirs au but. Sur quatre tentatives anglaises, le gardien du Sporting Portugal a sorti le grand jeu à trois reprises. Face à Lampard, Gerrard et Carragher. Ajoutez à cela qu'il a dévié la frappe d'Owen Hargreaves. Bref, il aurait pu s'offrir un Grand Chelem. Mais se satisfera bien de ce qu'il a réussi aujourd'hui.

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"Ronaldo's self-satisfied wink towards the Portugal bench clearly showed though that there were more sinister forces at work, which are a disgrace to both the player and his country and will ensure a fierce welcome should he ever dare return to Old Trafford to face his team-mate."


En gras, "Le clin d'oeil d'autosatisfaction de Ronaldo dans la direction du banc portugais a montré clairement que de plus sinistres forces étaient à l'oeuvre ce qui est une honte pour à la fois le joueur et son pays. Et s'il ose retourner à Old Trafford un jour, il est sûr de recevoir une "bouillante" réception par Rooney.

Encore un épisode peu glorieux de cette World Cup de la part des Portugais, mais il semble que cela se généralise. On a beau me dire que plonger est rentré dans les moeurs, la simulation devient un fléau qu'il conviendrait d'éradiquer au plus vite. Spécialement à cause d'une sélection d'arbitres tous aussi incapables les uns que les autres!!

D'autre part, je tiens à préciser que j'étais en faveur du Portugal et je n'ai donc aucun parti pris pour l'Albion.

Pour ceux que ça intéresse: http://www.eurosport.com/football/worldcup/2006/sport_sto918316.shtml, en anglais.