8e: Allemagne - Suède

Allemagne-Suède (preview)

La phase à élimination directe de la Coupe du Monde débute aujourd’hui par une rencontre palpitante entre l’Allemagne et la Suède. C’est un tout autre tournoi qui commence désormais...



Huitième de finale : Allemagne-Suède (Munich, samedi 24 juin à 17h)

En négociant parfaitement la phase de poules de cette compétition, Juergen Klinsmann a réussi (temporairement ?) a faire taire tous ceux qui fustigeaient la Mannschaft. Obnubilée par le support de son peuple, la sélection allemande aspire à poursuivre son rêve le plus longtemps possible. Pour son sélectionneur, il n’y aura pas lieu de parler de réussite avant que le cap des demi-finales ne soit atteint. Une façon de marquer son territoire et de faire savoir aux suédois qu’ils ne sont en fait qu’un obstacle parmi tant d’autres. Logiquement, les hôtes devraient pouvoir concrétiser sur le terrain leurs ambitions étalées. Avec un effectif au complet (Metzelder reprendra sa place au centre de la défense), ils semblent être plus armés que les scandinaves. De plus, avec l’apport du 12ème homme on ne voit pas comment ils pourraient trébucher tout à l’heure à Munich. Ballack, le capitaine, a très probablement tenu à mettre en garde ses coéquipiers de toute forme de complaisance car, à priori, c’est la seule chose qui pourrait les faire trébucher.

Les suédois ont une toute autre approche de ce duel. Bien que l’objectif, qui est de se qualifier en quarts, reste le même, ils savent qu’ils ne partent pas favoris et que l’environnement leur sera, à n’en pas douter, plutôt hostile. Plus que techniquement ou physiquement, c’est surtout psychologiquement qu’ils devront se montrer solides. Face à l’Angleterre, ils ont été irréprochables de ce côté-là, à savoir s’ils sauront faire face à une pression plus intense. Lagerback croit qu’un exploit est possible et pour cause : il sait que les allemands ont du mal à être performants dans l’adversité. Aussi, avec le retour de son buteur Zlatan Ibrahimovic, il a conscience que les opportunités de marquer vont se présenter. L’important sera de savoir les saisir, et si les tirs au but venaient à décider du sort du match, il n’a à ce sujet aucune appréhension puisqu’il a préparé ses protégés en conséquence durant les derniers jours.

Tête à tête

L’Allemagne et la Suède ont eu à s’affronter 31 fois par le passé. Pour l’instant le bilan est on ne peut plus équilibré avec 12 victoires pour chacune des sélections. Néanmoins, il faut préciser que les suédois n’ont plus battus les allemands depuis 1978. Dans les matches de compétition, la Mannschaft a gagné à six reprises sur les neuf possibles. Les scandinaves ne se sont imposés qu’une seule fois, c’était sur le score de 3 buts à 1 lors du Mondial 1958. Enfin, les deux nations ne se sont plus croisées depuis l’Euro 1992. Juergen Klinsmann, alors joueur, avait mené les siens à la victoire en demi-finales trois buts à deux.

Côté allemand

Pour la cinquième fois en Coupe du Monde, l’Allemagne a terminé invaincue lors de la phase de poule. Depuis l’édition de 1954, la Mannschaft ne s’est faite sortir du Mondial avant les demi-finales qu’à quatre reprises, à chaque fois contre des pays de l’Europe de l’Est. L’Allemagne n’a jamais été battue à ce stade de la compétition et reste sur sept victoires en huit derniers matches.
Miroslav Klose, avec ses neuf buts en Coupe du Monde, est sur le point de devenir le 12ème homme à atteindre la barre fatidique de 10 réalisations dans la plus prestigieuse des compétitions. Gerd Muller (14), Juergen Klinsmann (11) et Helmut Rahn (10) sont les autres allemands à faire partie de ce club très fermé. Klose a marqué cinq de ses buts sur une passe décisive de Michael Ballack. Autre information concernant l’attaquant de Brême : touts ses réalisations lors de l’édition de 2002 l’ont été de la tête, et toutes ses réalisations lors de l’édition de 2006 l’ont été des pieds.
Oliver Kahn, Philipp Lahm, Bastian Schweinsteiger et Michael Ballack ont tous joué à Munich la saison dernière. Aujourd’hui, ils serviront de guides à leurs coéquipiers dans le stade de l’Allianz Arena.

Côté suédois

La meilleure performance suédoise lors de ses 10 précédentes participations à la Coupe du Monde a été la place de finaliste acquise en 1958 sur ses terres. La Suède n’a gagné qu’un seul de ses huit matches en 2006, c’était contre le Paraguay (1-0). Le but d’Henrik Larsson contre l’Angleterre est survenu presque douze ans après sa première réalisation en Coupe du Monde. Un intervalle record. Larsson est aussi devenu le joueur suédois ayant disputé le plus de matches dans le tournoi suprême (12) et le meilleur buteur (5). Enfin, l’ancien blaugrana est l’un de ces 19 joueurs ayant réussi à marquer lors de trois Coupes du Monde différentes. Le défenseur suédois Mikael Nilsson fête aujourd’hui son 28ème anniversaire.

Infos diverses

Les hôtes d’un Mondial ont été sacrés champions à six reprises lors des 17 précédentes éditions. L’Allemagne a déjà organisé cette compétition en 1974 et l’a d’ailleurs remporté en battant la Hollande en finale. Elle est devenue cette année la quatrième nation à avoir organisé la Coupe du Monde à deux reprises après l’Italie (1934, 1990), le Mexique (1970 et 1986) et la France (1938, 1998). Jens Lehmann et Fredrik Ljungberg sont coéquipiers à Arsenal. Jens Nowotny, Bernd Schneider (Allemagne) et Fredrik Stenman (Suède) évoluent eux ensemble au Bayer Leverkusen.

Équipes probables

Allemagne : Jens Lehmann; Arne Friedrich, Christoph Metzelder, Per Mertesacker, Philipp Lahm; Bernd Schneider, Torsten Frings, Michael Ballack, Bastian Schweinsteiger; Lukas Podolski, Miroslav Klose

Suède : Andreas Isaksson; Olof Mellberg, Teddy Lucic, Erik Edman, Niclas Alexandersson; Tobias Linderoth, Fredrik Ljungberg, Christian Wilhelmsson, Kim Kallstrom; Marcus Allback, Henrik Larsson

L'Allemagne express



Grâce à un doublé de Lukas Podolski réussi en douze petites minutes, l'Allemagne a écarté la Suède (2-0) de son chemin et se qualifie pour les quarts de finale de la Coupe du monde 2006. La Nationalmannschaft est en définitivement lancée et affrontera l'Argentine ou le Mexique au prochain tour.

ALLEMAGNE - SUEDE : 2-0
Buts : Podolski (4e, 12e)

Comme il y a quatre ans, la Suède est tombée dès les 8e de finale de la Coupe du monde. A Oita, les Suédois s'étaient inclinés face au Sénégal, un outsider. Samedi à Munich, c'est un prétendant autrement plus sérieux, l'Allemagne, qui a sorti la sélection de Lars Lagerback. Après un premier tour impeccable, la Mannschaft a repris ses bonnes habitudes dès le début de la deuxième phase de ce Mondial. Nets vainqueurs de l'équipe de Suède (2-0), les joueurs de Jürgen Klinsmann continuent leur petit bonhomme de chemin. Avec le même brio et un panache dont l'Allemagne a rarement fait preuve dans son histoire. Suffisant pour broder une quatrième étoile au maillot blanc ? Possible.

Première période : Podolski ne perd pas de temps



Avec une équipe au complet et en pleine confiance après trois premiers matches accomplis, la Nationalmannschaft entre dans la partie comme souvent. Fort. Et ne met pas cinq minutes avant d'enflammer l'Allianz Arena. Sur un éclair de Miroslav Klose, qui efface son adversaire direct à l'entrée des seize mètres mais bute sur Andreas Isaksson, Lukas Podolski se montre opportuniste et pousse le ballon au fond des filets (1-0, 4e). La Suède a déjà pris un coup sur la tête. Elle sera bientôt assommée.

De loin supérieurs à la sélection de Lars Lagerback, les Allemands déroulent. Les frappes de loin, les centres, tout y passe. Et Miroslav Klose continue son festival. En possession du ballon à l'entrée de la surface, l'attaquant du Werder Brême se dirige vers le côté gauche, entraîne trois défenseurs et sert Lukas Podolski, passé dans son dos. Génial. Le numéro 20 allemand double la mise du gauche (2-0, 12e). La messe est déjà dite.

La faute à une formation allemande qui ne cesse d'attaquer. Klose (31e), Frings (33e) et Schweinsteiger (34e) de loin, sont à deux doigts d'alourdir la marque face à une équipe suédoise complètement amorphe et qui, avec ses onze joueurs, n'est pas assez pour contrer la furie allemande. Evidemment, lorsque Teddy Lucic reçoit un deuxième carton jaune sévère pour une faute d'antijeu (35e), la mission devient impossible. C'est pourtant à ce moment que la Suède sort la tête de l'eau. D'une demi-volée en pivot, Zlatan Ibrahimovic oblige Jens Lehmann à une parade peu académique (40e). Ce même Lehmann passe au travers deux minutes plus tard sur un centre d'Henrik Larsson. Sans conséquence (44e).



Seconde période : Larsson rate le coche

L'ombre tombe sur la pelouse de Munich. Le rythme également. Et la Suède bénéficie d'une chance inespérée. Sur une faute de Christoph Metzelder, Henrik Larsson obtient un penalty. Le penalty de l'espoir ? Du désespoir puisque le Barcelonais frappe au-dessus (53e). L'Allemagne reprend sa marche en avant. Si les imprécisions sont de plus en présentes dans le jeu des locaux, la domination reste germanique. Et Michael Ballack touche du bois sur une énième frappe lointaine, légèrement déviée par Andreas Isaksson (55e).

Les Suédois tentent de revenir au score lors de la dernière demi-heure. Dépossédés du cuir durant les deux tiers de la partie, les Scandinaves en ont la possession en fin de match. Mais ce sont les Allemands et notamment Michael Ballack qui restent les plus dangereux. Le capitaine allemand tente sa chance de partout. Mais Isaksson est toujours sur la trajectoire du ballon. Même Oliver Neuville, entré en jeu, trouve le Rennais sur sa route (86e). Qu'importe. Vainqueur de la Suède, l'Allemagne est en quarts de finale de sa Coupe du monde. Et a parcouru plus de la moitié du chemin. Mais les derniers kilomètres s'annoncent fort pentus.

L'HOMME DU MATCH : Lukas Podolski (Allemagne)

Parti piano dans cette Coupe du monde, Lukas Podolski (28 sélections, 15 buts) a mis le pied sur le champignon depuis deux rencontres. Critiqué après sa prestation face à la Pologne (1-0), l'attaquant s'était rattrapé face à l'Equateur (3-0) en signant son premier but de la compétition. Bien épaulé par un Miroslav Klose toujours aussi altruiste, Podolski a fait feu à deux reprises face à la Suède. Le futur joueur du Bayern Munich a déjà emballé l'Allianz Arena. Avec trois buts inscrits, il pointe au deuxième rang des buteurs. Derrière Klose (4 buts).

LA DECLA : Michael Ballack (capitaine de l'Allemagne)

"Nous avons joué de façon sensationnelle en première période, nous avons encore élevé notre niveau de jeu, je ne crois pas que nous pouvions mieux jouer. Après nous avons géré en seconde période. Ce qui est le plus important, c'est que nous avons gagné: maintenant l'Argentine ou le Mexique, c'est pareil: l'Argentine est favorite du tournoi, mais nous ne partirons pas battus".

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