Quart: Brésil - France

Brésil-France (preview)

Quoi de plus prestigieux que d’affronter la Seleçao en Coupe du Monde. Cet honneur revient ce soir aux Bleus de Domenech. Ils espèrent ne pas s’en contenter et pourquoi pas surprendre la planète football ?

Quart de finale : Brésil-France (Francfort, samedi 1er juillet à 21h)


Pour sa cinquième sortie en Coupe du Monde, le Brésil se voit offrir l'occasion de régler une affaire vieille de huit ans. Ils ont beau le nier, les auriverde, spécialement Ronaldo, Cafu et Roberto Carlos, mais ils se souviennent très certainement de la défaite subie en finale de l’édition 1998. Cependant, une fois le coup d’envoi donné, il y a fort à parier que les champions du monde 2002 sauront faire le vide autour d'eux et ne se concentreront que sur leur objectif, qui est de poursuivre leur ascension vers les sommets. Terriblement efficaces face au Ghana lors du tour précédent, les brésiliens assurent qu’ils ne tomberont pas dans le piège qui a été fatal aux espagnols. Pas question de sous-estimer la France. Ce match sera donc pris très au sérieux par les hommes de Parreira et ils comptent bien produire cette fois-ci leur meilleur football. Alors que jadis ce n’était guère une nécessité, il faudra cette fois-ci qu’ils aient recours aux grands moyens pour écarter leurs adversaires. Un Ronaldo inspiré, comme celui qu’on a pu voir lors des deux derniers matches, pourrait être la clé du succès sud-américain. Les trois autres hommes du « carré magique » Ronaldinho, Kaka et Adriano seront aussi pour beaucoup dans le rendement de leur équipe. Si ces derniers évoluent à leur top, les français ont beaucoup à craindre. Robinho, pourrait aussi être une belle arme, surtout qu’il ne s’est pas gêné, à l’instar de Raùl, pour déclarer qu’il ferait tout pour envoyer Zidane à la retraite...

Un Mondial qui s’arrête aux quarts ne peut être considéré comme un Mondial réussi, c’est en tout cas ce qu’estime Raymond Domenech. Le patron des Bleus n’a pas froid aux yeux en affirmant que la défaite face au Brésil est une option non envisageable pour lui et ses protégés. Après le succès sur l’Espagne, nombreux spécialistes se sont accordés sur le fait que la France avait les moyens pour bousculer la Seleçao. Les fans français aiment à le croire aussi, ainsi que les supporters neutres qui ont bon espoir de voir une belle empoignade de football. Si Zidane et consorts rééditent leur prestation qu’ils ont livré face aux Ibériques, il n’y a pas de raison pour qu’ils ne donnent pas du fil à retordre aux quintuples champions du monde. Après tout, c’est ce qui compte à ce stade de la compétition, c’est la confiance et les Bleus en ont emmagasiné un maximum lors de leur dernière sortie. Preuve que dans le camp français, on est prêt à tout pour perdurer dans ce tournoi, le onze de départ devrait être le même que celui qui a dompté le taureau espagnol. Le résultat sera-t-il identique ? Une chose est sûre, si tel est le cas, les Bleus auront définitivement retrouvé de leur superbe d’antan.

Tête à tête

Le Brésil et la France se sont affrontés 12 fois dans leur histoire. La Seleçao a remporté cinq victoires et les Bleus trois. Par ailleurs, la seule fois où le Brésil a battu la France dans un match à enjeu c’était lors du Mondial 1958, lorsqu’elle a triomphé 5-2 en demi-finale. Il y a eu trois autres affrontements en Coupe du Monde. Le plus récent a eu lieu en 1998, en finale, et la France y a triomphé trois buts à zéro. En 1986, les Bleus avaient éliminé les auriverde en quarts de finale. Après que la rencontre se soit soldée sur un score d’un but partout, les protégés d’Henri Michel s’étaient imposés quatre à trois aux tirs au but.

Côté brésilien

Le Brésil est la seule nation à avoir participé à toutes les phases finales de Coupe du Monde. Elle prend part à sa dix-huitième et est à la recherche d’un sixième sacre après ceux de 1958, 1962, 1970, 1994 et 2002. Contre le Ghana, la Seleçao a aligné son 11ème succès consécutif dans la plus prestigieuse des compétitions, ce qui est un record. Par ailleurs, elle n’est plus qu’à deux rencontres de la plus longue série d’invincibilité dans ce tournoi : 13 matches sans défaites entre 1958 et 1966. La France est la dernière équipe à avoir battu les auriverde en Coupe du Monde. Juan et Adriano sont sous la menace d’une suspension. Ils devront éviter d'écoper d’un carton jaune ce soir au risque de manquer la demi-finale. En marquant contre les Black Stars, Ronaldo est devenu le meilleur buteur de l’histoire du Mondial avec 15 réalisations à son actif. Cafu disputera aujourd’hui son 19ème match dans le tournoi suprême. Aucun brésilien n’en a joué autant. Le record absolu est de 25 matches, disputés par l’allemand Lothar Matthäus. L’arrière droit du Milan AC « convoite » un autre record. S’il est averti face à la France, alors il recevra son sixième carton jaune en Coupe du Monde. Nul autre joueur n’a été autant sanctionné.

Côté français

La victoire 3-0 face au Brésil lors de la finale du Mondial 1998, marque la meilleure performance de la France en Coupe du Monde. En onze participations, c’est la seule fois où les Bleus sont montés sur la plus haute marche du podium. Lors de leurs sept dernières rencontres, les hommes de Domenech se sont imposés cinq fois et fait match nul à deux reprises. Franck Ribery, Patrick Vieira et Zinedine Zidane seraient suspendus s’ils écopent d’un avertissement. Si Fabien Barthez foule la pelouse de Francfort alors il prendra part à son quinzième match de Mondial. Parmi ses compatriotes, seul Maxime Bossis en a joué autant dans cette compétition. Thierry Henry est le meilleur buteur de la sélection française avec 35 buts, le second de toute l'histoire derrière Platini et ses 41 buts.

Infos diverses



Carlos Alberto Parreira participera à sa vingtième rencontre sur un banc lors d'un Mondial. C’est le deuxième plus grand total pour un sélectionneur. Le recordman de tous les temps est l’ancien patron de la RFA, Helmut Schon entre 1966 et 1978. Beaucoup d’oppositions entre coéquipiers peuvent avoir lieu ce soir: Zinedine Zidane contre Ronaldo, Roberto Carlos, Robinho et Cicinho (Real Madrid), Henry contre Gilberto Silva (Arsenal), David Trezeguet contre Emerson (Juventus), Gregory Coupet, Florent Malouda, Sidney Govou, Silvain Wiltord contre Cris, Fred, Juninho (Lyon) et enfin Sagnol contre Zé Roberto (Bayern Munich).

Équipes probables

Brésil : Dida, Cafu, Lucio, Juan, Carlos, Silva, Ze Roberto, Juninho, Ronaldinho, Ronaldo, Robinho

France : Barthez, Sagnol, Thuram, Gallas, Abidal, Vieira, Makelele, Ribery, Zidane, Malouda, Henry.

Arbitre : Luis Medina Cantalejo (Espagne)

La victoire est en eux



En réussissant l'un de ses meilleurs matches de la dernière décennie, la France a battu le Brésil grâce à un but de Thierry Henry (1-0). Les Bleus et un Zidane exceptionnel ont surclassé une Seleção qui n'a cadré qu'un seul tir durant la partie. Les Tricolores sont en demi-finale du Mondial !

BRESIL - FRANCE : 0-1
But : Henry (57e)



Une nouvelle fois, les Bleus sont foot de bonheur. L'histoire n'en finit plus de bégayer. Et quel plaisir. Après 1986 et 1998, l'équipe de France s'est offert le scalp du Brésil pour la troisième fois de son histoire en Coupe du monde (1-0). Si le succès de Guadalajara avait été celui du talent et du coeur, Saint-Denis avait récompensé la raison et l'abnégation. Samedi à Francfort, les Bleus ont sorti la sélection auriverde avec leur tête et une maîtrise dont peu d'équipes de France ont fait preuve depuis bien longtemps.

La surprise est d'autant plus douce qu'on attendait de subir la folie et la samba brésiliennes. Les quatre Beatles du carré magique auraient dû faire danser la France. Finalement, c'est un Zinédine Zidane cinq étoiles et ses coéquipiers qui ont fait valser les champions du monde en titre. Des champions qui, butant constamment sur un mur, n'ont cadré qu'une frappe. Et ceci à la 91e minute du match. L'avenir appartient donc toujours aux Bleus qui disputeront mercredi à Munich la cinquième demi-finale de leur histoire. Face au Portugal. Comme à l'Euro 2000.

Première période : Le Brésil éteint

Vêtus de blanc, les Bleus n'ont pourtant pas le ballon en début de partie. Comme attendu, le cuir est la propriété du Brésil. Une formation brésilienne qui a musclé son milieu de terrain avec la titularisation de Juninho en lieu et place d'Adriano et qui se crée ses premières opportunités sur des coups de pied arrêtés qui ne donnent rien. A l'image d'une tentative de Juninho à vingt-sept mètres qui est déviée par le mur (4e). A part cela, le danger est plus que relatif sur le but de Fabien Barthez. Le bloc-équipe coulisse parfaitement et, à l'image d'un Zinédine Zidane combatif, ne cède aucun pouce de terrain aux quintuples champions du monde.

Si la défense bleue est à l'image du huitième de finale face à l'Espagne, les sorties offensives tricolores sont convaincantes. Et quelques infiltrations dans les seize mètres de la Seleção viennent semer un peu de pagaille du côté de la bande à Lucio. C'est le cas sur un corner de Zidane qui finit par ressortir sur Ribéry. La frappe du Marseillais est puissante mais non cadrée (14e). Au bout d'un quart d'heure, les acteurs sont en place. La pièce se déroule comme les Bleus l'avaient prévu. Ou presque. Et pour cause, le moteur est français. Les Brésiliens en sont réduits à patienter pour toucher leurs milieux de terrain offensifs tandis que les Tricolores développent l'essentiel du jeu.

Il ne manque que les occasions de but. Malgré de nombreux corners, les hommes de Raymond Domenech ne se créent pas d'opportunités franches. Mais comme sur ce coup de pied arrêté de Zidane, remis dans l'axe par Thuram, Dida et Juan ne se montrent pas impériaux (33e). Quelques minutes plus tard, sur un autre coup franc de Zizou, Malouda place une tête au-dessus (38e). Il y a la place... d'autant que capitaine Zizou est dans un grand soir. Véritable plaque tournante, le futur retraité est XXL et lance Vieira plein axe. Le Turinois file au but et est repris de manière illicite par Juan. L'arbitre sort un jaune (45e). Les Bleus espéraient mieux.

Seconde période : La première de Zidane pour Henry

Au retour des vestiaires, la France continue sur le même tempo. Et sur un nouveau coup franc de Zidane, Vieira place un coup de tête qui passe à un poil du montant droit de Dida (46e). Pour son quinzième match de Coupe du monde (record de Maxime Bossis égalé), Fabien Barthez est tout aussi peinard que depuis le début de la Coupe du monde. Mis à part un ballon aérien de Zé Roberto que le Divin Chauve peine à capter, la sélection auriverde ne voit pas le jour. Et ce qui devait arriver...

Sur un nouveau coup franc de Zizou, le marquage brésilien laisse à désirer. Au deuxième poteau, Thierry Henry est seul et reprend de volée à bout portant. Dida est irrémédiablement battu (1-0, 57e). Les Bleus exultent. Le moment est historique. Zidane offre sa première passe décisive au Gunner. Les Sud-Américains sont au fond du trou. Et à deux doigts d'en encaisser un second sur un débordement explosif de Ribéry. Du pied droit, le numéro 22 des Bleus centre à ras de terre et Juan dévie. Le ballon file à ras du poteau (61e).

Carlos Alberto Parreira lance alors Adriano à la place de Juninho (63e). Les Bleus reculent. Les Brésiliens avancent. Mais les espaces se créent. Et Ribéry n'est pas loin de doubler la mise. Malheureusement, Dida est plus prompt que le Marseillais (70e). Qu'importe. Cette équipe de France est intouchable. Ronaldo et compagnie restent sous l'éteignoir. Il Fenomeno cadre enfin une frappe. Pour ne pas être en reste, Barthez répond évidemment présent (90+1). Le Divin Chauve n'aura plus rien à faire. Sinon lever les bras au coup de sifflet final et courir vers ses partenaires. Des partenaires qui, à l'image Zinédine Zidane, ne sont pas pressés de sortir de la scène. Ça tombe bien. Nous non plus. Si l'histoire pouvait bégayer encore un peu face au Portugal...

L'HOMME DU MATCH : Zinédine Zidane (France)

Dans le jeu, le capitaine des Bleus a probablement réalisé son meilleur match sous le maillot tricolore. Ses prises de balles plus géniales les unes que les autres ont bousculé les Brésiliens tout au long de la partie. On a retrouvé le Zidane de l'Euro 2000 par ses dribbles et sa facilité à éclaircir le jeu des Bleus. Le maestro, qui a joué juste tout au long de la rencontre, a tenu son rang. Et pour couronner le tout, il fut l'auteur de la passe décisive sur le but de Thierry Henry. Une première. Le titre honorifique d'homme du match ne pouvait que lui revenir.

LA DECLA : Thierry Henry (France)



"On a bien joué. C'est pas une victoire volée. Après les gens pourront dire ce qu'ils veulent dire. On est parti doucement. Je disais récemment en conférence de presse qu'on n'était pas là pour rêver. Mais un soir comme ça, ça donne envie de rêver. On veut aller au bout. On avait à coeur après la Coupe du monde 2002 de montrer qu'on n'était pas des 'chiffons'. Voilà, on n'est pas des chiffons. Et ce n'est pas fini".







































Madame Ribéry